Chemin Sanetsch-Muveran

«Derborence, le mot chante doux; il vous chante doux et un peu triste dans la tête. Il commence assez dur et marqué, puis hésite et retombe, pendant qu'on se le chante encore, Derborence, et finit à vide, comme s'il voulait signifier par là la ruine, l'isolement, l'oubli.» Encore un livre qui a sa place dans le sac à dos: «Derborence», de Charles Ferdinand Ramuz, raconte l'éboulement sur Derborence, mais est également une histoire d'amour. Ce livre donne envie de se mettre en route sur le chemin «Sanetsch-Muveran-Weg». Les descriptions du paysage de Ramuz sont en effet aussi belles que la route elle-même.

Le chemin «Sanetsch-Muveran-Weg» débute dans le Saanenland, le Pays de la Sarine, et mène le premier jour jusqu'au col du Sanetsch, passage historique de l'Oberland bernois au Valais. Au cours de la deuxième étape, les Diablerets recouverts de glaciers et les lapiaz de Tsanfleuron dominent le paysage alors que le chemin raide descend dans la zone d'éboulement de Derborence avec son petit lac et la forêt vierge enchantée, qui y poussa en trois siècles.

«On suit la rive d'un joli cours d'eau... L'eau forcée entre les talus abrupts est semblable à de multiples têtes et épaules qui se bousculent pour avancer plus vite. Avec de forts cris, des éclats de rire, des voix qui s'interpellent; comme lorsque les enfants sortent de l'école et que la porte est trop étroite pour les laisser passer tous ensemble.», voici comment Ramuz décrit le tronçon entre le canton de Vaud et le Valais qui forme – en sens inverse – la troisième étape du chemin «Sanetsch-Muveran-Weg». Le trajet descend par le col de la Forcla, parfois déjà enneigé à l'automne, face aux imposants murs du Grand et du Petit Muveran vers Ovronnaz, où les randonneurs fatigués plongent dans les chauds bains thermaux.